Comme beaucoup d'hommes dans leur situation, une grande partie des femmes se demande si l'envie d'être fessée est "normale" ou non, si elles doivent y céder, si c'est compatible avec l'image qu'elles se font de la femme moderne.
En France, je n'ai pas réellement relevé beaucoup de textes à ce sujet (d'ailleurs si vous en trouvez, n'hésitez pas à me les signaler), ce qui contribue à renforcer ce questionnement, les inhibitions et les complexes qui vont avec.
Fort heureusement, la presse américaine, plus pragmatique, et en un certain sens plus libre, compte plusieurs chroniqueuses qui n'hésitent pas à s'afficher et à porter le débat sur ce genre de sujet.
Et si ces Américaines parvenaient à décomplexer certaines, et peut-être même certains d'entre vous qui ont le même problème avec l'image de l'homme que les femmes avec l'image de la femme, au sujet de la pratique de la fessée et en particulier de la recevoir ?
Jessica est une journaliste qui écrit sur les sujets politiques, sociétaux et culturels des femmes. Elle s'affiche comme féministe militante et convaincue.
En France, je n'ai pas réellement relevé beaucoup de textes à ce sujet (d'ailleurs si vous en trouvez, n'hésitez pas à me les signaler), ce qui contribue à renforcer ce questionnement, les inhibitions et les complexes qui vont avec.
Fort heureusement, la presse américaine, plus pragmatique, et en un certain sens plus libre, compte plusieurs chroniqueuses qui n'hésitent pas à s'afficher et à porter le débat sur ce genre de sujet.
Et si ces Américaines parvenaient à décomplexer certaines, et peut-être même certains d'entre vous qui ont le même problème avec l'image de l'homme que les femmes avec l'image de la femme, au sujet de la pratique de la fessée et en particulier de la recevoir ?
Jessica est une journaliste qui écrit sur les sujets politiques, sociétaux et culturels des femmes. Elle s'affiche comme féministe militante et convaincue.
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Jessica |
En plus de bloguer quotidiennement pour
YourTango, elle a écrit pour Bitch magazine,
Salon.com's Broadsheet blog, Feministing.com, the New York Daily
News, Huffington Post, Radar magazine, radaronline.com,
Fairness & Accuracy in Reporting, ForbesTraveler.com,
TheStreet.com, and the New York Press.
Elle est de Fairfield, Connecticut, et a étudié le journalisme et les études sociologiques de la différence sexuelle à l'Université de New York. Elle vit à New York City.
Son article a été traduit d'une publication parue dans le webzine The Frisky, il y a déjà 8 ans.
Elle est de Fairfield, Connecticut, et a étudié le journalisme et les études sociologiques de la différence sexuelle à l'Université de New York. Elle vit à New York City.
Son article a été traduit d'une publication parue dans le webzine The Frisky, il y a déjà 8 ans.
Un début à tout: recevoir une fessée
Jessica Wakeman | 1er juin 2009 http://www.thefrisky.com
Ma première fessée date de la fête de mon 16ème anniversaire. Mes amis garçons m'ont plaquée sur le sol de la cuisine et m'ont flanqué chacun à leur tour 16 claques sur les fesses. Et peut-être une de plus pour me souhaiter bonne chance. Je ne me souviens pas. Une fois libérée, j'étais furieuse. J'étais mortifiée.
Et j'étais terriblement excitée.
Le jour, j'étais en mineure d'études
féministes, j'écrivais un éditorial féministe hebdomadaire pour
le journal des étudiants, et j'étais Présidente de la National
Organization of Women (Organisation Nationale des Femmes) sur le
campus. La nuit, je ne voulais vraiment, vraiment, vraiment juste
qu'être fessée
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Fesse moi chéri |
Dans les années qui ont suivi, j'ai
reçu quelques fessées par jeu, pendant lesquelles à chaque fois je
me tordais, je gloussais, et essayais de me dégager. Mon premier
petit ami sérieux aimait me claquer le cul par jeu, de même que mon
second petit ami sérieux. Plus je protestais, leur disant en riant
d'arrêter, plus ils le faisaient. Et recevoir des fessées par jeu
conduisait toujours, toujours à me faire
tripoter. J'y repense maintenant et je constate que ces deux gars ont
réalisé que j'aimais être fessée longtemps
avant que je ne le fasse.
Vous pourriez dire que j'étais dans le
déni à propos de mon fétiche de fessée. Non pas que je pensasse
que claquer un derrière fût un abus, ou que mon éducation
amidonnée de WASP (White Anglo-Saxon Protestant : protestant
anglo-saxon blanc) en fût responsable. Non, le problème était mes
sensibilités féministes. Je réalise maintenant que le terme
“féminisme” est vague et veut dire différentes choses pour des
gens différents, mais quand j'étais plus jeune, je supposais qu'il
y avait une façon dont une féministe devrait penser et agir. Alors,
bien que j'aimasse la sensation de recevoir une fessée, je me
sentais en conflit sur le sujet d'abandonner ma puissance physique,
pensant que la fessée n'était pas une chose à laquelle une femme
indépendante et aux idées arrêtées devrait prendre plaisir. Juste
comment, ça m'a tracassé, un partenaire pourrait-il sérieusement
me prendre pour une penseuse, une femme d'action, et une créatrice
si je veux lui être soumise? Quid si les gens pensent que je suis
bizarre ou perturbée?
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Mais ma pulsion sexuelle s'est montrée
plus puissante que mes complexes et la fessée est devenue une
tournure principale —quoique honteuse— de ma vie sexuelle à
l'université.
Le jour, j'étais en mineure d'études
féministes, j'écrivais un éditorial féministe hebdomadaire pour
le journal des étudiants, et j'étais Présidente de la National
Organization of Women (Organisation Nationale des Femmes) sur le
campus. La nuit, je ne voulais vraiment, vraiment, vraiment juste
qu'être fessée.

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Et je l'étais, par quelques mecs
différents qui, à des degrés divers, étaient d'accord avec le
fait de me flanquer des fessées. Mais je ressentais encore une sorte
de honte parce qu'eux-mêmes n'en tiraient pas de plaisir, mais ils
me fessaient quand même parce qu'ils savaient que ça me rendait
heureuse.

À 21 ans, juste après l'obtention de mes diplômes universitaires, j'ai commencé à sortir avec Brandon, 22 ans, brillant, charismatique, sûr de lui. J'aimais la façon dont sa personnalité dominante, arrogante même, se manifestait entre les draps. (En réalité, le seul endroit où je pouvais tolérer une telle personnalité). Je n'ai pas eu à lui demander de me fesser ou de me dominer parce qu'il l'a fait naturellement, et je n'avais pas l'impression d'avoir à “choisir” d'être soumise.
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Mais quand
nous avons rompu après neuf mois, je savais que je voulais que le
prochain mec avec qui je sortirai soit dominant au lit, comme Brandon
l'avait été. J'ai fait quelques recherches sur Google sur les
fétiches de soumission et de fessée et ai découvert qu'il existait
aussi beaucoup d'autres fétiches pour les gens.
On avance très vite de quelques années,
et de quelques relations sexuellement insatisfaisantes, vers Charles,
le premier mec qui m'a fait ressentir qu'il n'y avait rien de mal ou
de non-féministe dans le fait de vouloir être fessée. Je
connaissais Charles depuis des années, donc il connaissait mon
activisme féministe et ce que j'écrivais au sujet des femmes. Dès
lors que Charles a appris mon fétichisme de domination/soumission,
il a su —et respecté— à quel point je me sentais écartelée.
Charles voulait fesser une femme aussi intensément que je voulais
être fessée, et ça c'était ce qui lui
importait. Plus, il avait ramé avec des partenaires apathiques,
comme je l'avais fait, et il possédait un paddle (voir illustration ci-dessous, NdT.)! Hélas, Charles
avait aussi une petite amie.
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Non pas que ça nous ait arrêtés. Non,
nous étions égoïstes: Charles trompait sa petite amie avec moi.
Mais ces quelques semaines furent sexuellement électriques,
passionnées et merveilleuses. Et complètement autres que de
ressentir la culpabilité pour la tromperie, je ne me sentais pas
honteuse de ce que nous faisions. Recevoir des fessées et être
dominée au lit par un partenaire enthousiaste a été le sentiment
le plus sexuellement libérateur de toute ma vie.
Finalement, Charles et moi avons
interrompu notre relation quand il n'a pas voulu rompre avec sa
petite amie. J'ai parlé avec ma thérapeute, le Dr. B, sur la façon
dont la partie affective de
notre
relation n'avait pas bien marché, mais mon alchimie sexuelle avec
Charles avait mis en plein dans le mille.
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Toutefois, au lieu de m'occuper de la
manière dont je me sentais déçue que ma relation intime soit
terminée, ou pourquoi je m'étais encore fourrée dans une autre
relation avec un homme indisponible affectivement, le Dr. B se
concentra sur pourquoi j'aimais être fessée. Elle a
continué à diriger la discussion en revenant sur ce qu'être
soumise doit vouloir dire dans le grand plan des choses. Ai-je pensé
que c'était mal? Ai-je pensé que le sexe soit mal? Ai-je pensé que
je méritait d'être punie? Étais-je en train de résoudre ma
relation avec mes parents? Était-ce œdipien?
Non, ai-je continué à lui répondre:
je n'étais pas frappée étant enfant, je n'ai jamais été abusée
par mes parents, je ne suis jamais sortie avec un homme violent, et
je ne frapperai jamais mes propres enfants. Mais semaine après
semaine, elle me posait les mêmes questions, et je lui répondais,
non, je ne me hais toujours pas, et je n'ai
toujours pas été abusée étant enfant.
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Ah le frisson des souvenirs d'enfance ! |
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J'avais pris Psychologie de l'Enfant et j'ai demandé à ma maman de décrire son idée de la Psychologie de l'Enfant... alors elle m'a flanqué une fessée. |
Finalement, notre relation
thérapeute-patient prit fin, aussi, quand j'ai réalisé que le Dr.
B ne pigeait rien et selon toute probabilité ne le ferait jamais. Je
me remettais de ma mésentente, et là elle me la remettait sur le
tapis. Je suis peut-être une soumise, mais je n'allais pas supporter
le jugement de ma psy!
Je transige toujours avec mes
convictions féministes, et la façon dont elles interagissent avec
mon désir de soumission dans le sexe, en particulier mon fétichisme
de la fessée. A ce stade de ma vie, à 25 ans, je me sens finalement
à l'aise en choisissant d'être
soumise dans la chambre dans une relation avec un homme, aussi
longtemps qu'il choisira de se comporter en dominant et qu'il me
respectera hors de la chambre. Mon amour d'une bonne fessée n'est
plus un conflit pour moi. En fait, je me respecte plus que je ne l'ai
jamais fait parce que je sais exactement ce qui me plaît et que je
n'ai pas peur de le demander.
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J'aime la fessée |
Cela m'a pris beaucoup trop d'années
pour réaliser que ce n'était pas trop féministe de ma part de
maintenir l'ordre dans ma propre sexualité, de l'étiqueter “bonne
pour le féminisme” ou “mauvaise pour le féminisme.” Elle est
ce qu'elle est! Ensuite j'ai vu “Milk,” le film sur l'activiste
des droits gay Harvey Milk, j'ai décidé que je voulais être
quelqu'un qui admet complètement sa sexualité, même si elle n'est
pas traditionnelle. Je n'en ai plus honte, et je n'ai pas à ménager
la chèvre et le chou autour de moi en me demandant ce que je veux
vraiment: je dois absolument être soumise et souvent fessée, quand
ce n'est pas à chaque fois, afin de trouver du plaisir au sexe.
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L'affiche du film |

Bien que ma vie sexuelle soit meilleure
que jamais, c'est plus important pour moi d'avoir compris comment
pour moi je définis mon féminisme. L'excitation d'une
relation de domination/soumission pourrait ne pas fonctionner pour
d'autres femmes ou hommes qui utilisent le même label “féministe”
que moi, mais je ne me soucie plus d'eux. Je sais que je peux prendre
plaisir à une dynamique de chambre à coucher qui, en dehors de la
chambre, ne serait pas acceptable. Et je peux encore m'appeler une
féministe.
Alors, qu'en pensez-vous ?