samedi 7 octobre 2017

Fessée, oui, mais quelle fessée ?


Dans le monde vanille, lorsque l’on parle de fessée, ce qui vient à l’esprit est la désormais interdite (?) fessée punitive envers les enfants. Je ne prendrai aucun parti sur le sujet ici.
Quelques adultes vanille évoquent parfois des clubs spéciaux, comme le fit Pascal Dupraz, alors entraîneur de l’équipe professionnelle d’Evian-Thonon-Gaillard lors d’une conférence de presse restée célèbre* mais de l’extérieur, le monde de la fessée semble bien limité. Or tous ceux qui ont osé soit se renseigner sérieusement, soit se rendre de l’autre côté du miroir, savent à quel point la fessée peut être multiple, variée, protéiforme, au point où il peut être difficile de s’y retrouver et où quelques auteurs ont esquissé un début de classification afin d’y voir plus clair malgré des frontières très floues.



Classification en fonction de la position de la personne fessée
(touchant les orteils, penchée en avant, touchant les orteils jambes jointes, agenouillée, sur le dos, sur les genoux, penchée à plat)


 Classification en fonction de la position de la personne fessée et de l'instrument
(sur le lit -avec une ceinture ?-, en position d'être langé(e) -avec une badine ?-, sur les genoux -avec votre main ?-, contre un objet -avec un battoir ?- : de quelque façon que vous fessez, assurez-vous de la sécurité de votre partenaire)


 Classifications en fonction de la position de la personne fessée, de l'instrument, du motif et des ajouts
(les formes de punition : sur les genoux, mains sur le sol, toucher vos orteils, à quatre pattes, genoux à la poitrine, lange;
fessée : main, règle, tawse, battoir, canne, autre (veuillez spécifier);
punition additionnelle : coin, savonnage de bouche, savonnage de derrière, récurage, lavement, figging -insertion d'un morceau de racine au gingembre pelée dans l'orifice anal ou vaginal causant une sensation de brûlure intense-
, autre (veuillez spécifier),
raison de la fessée, remarques des autorités disciplinaires)

Classifications en fonction de l'intensité de couleur de la fessée : tableau de fessée, vous avez été vilain(e) à quel point ?; trouvez la nuance parfaite pour chaque fessée !; espiègle, mal élevé(e), vilain(e), mal comporté(e), mauvais(e), très mauvais(e), pour adultes consentants seulement)

Après quelques lustres à pratiquer cette passion, j’aimerais apporter ma modeste contribution. Pour ma part, les différences fondamentales -si j’ose dire- ne résident pas dans l’intensité ou dans l’instrumentation, mais dans l’objectif de chaque fessée, étant bien entendu que là aussi les frontières ne sont pas solidement établies et qu’une même fessée peut les traverser et se targuer d’atteindre plusieurs de ces objectifs.

(sensuelle, passionnée, aventureuse, vilaine, coquine)


















 Classification en fonction des objectifs de la fessée, en français et en anglais


Néanmoins, il me semble que l’on peut distinguer 7 types principaux de fessée :

- La fessée de baptême : celle-là, elle n’a lieu qu’une fois !
Souvent très chargée en émotions, elle est celle qui peut tout déclencher. En général, elle a été soigneusement préparée par une discussion approfondie, mais tous les cas sont possibles, y compris cette déculottée impromptue mais révélatrice qui va vous pousser à votre grande surprise à vous débrouiller, après réflexion plus ou moins longue et compliquée, pour en recevoir une autre !
Si elle a été préparée, la pratique exige de prendre quelques précautions pour vous amener à vivre complètement le fantasme, c’est pourquoi elle est souvent très progressive, tant pour l’intensité que pour le déshabillage (pour ma part, elle doit obligatoirement se terminer cul nu afin de faire tester tous les aspects de la pratique), et elle démarre rarement sans que les deux protagonistes se soient entendus sur des « mots magiques » capables de la stopper à tout moment, voire de la moduler au besoin.
C’est la fessée des précautions, de l’incertitude, de l’initiation : dans l’absolu, il faut qu’elle soit réussie, le but étant que les deux protagonistes aient envie de continuer à pratiquer la discipline, c’est le cas de le dire. Souvent, un débriefing soigné permet ensuite de passer si besoin à la vitesse supérieure, ou d’accorder au mieux les attentes des deux complices.
Par la suite, on peut retrouver des émotions comparables, mais rarement aussi intenses, par d’autres premières expériences : la première fessée avec instrument, avec complète nudité, en public avec public initié, en public avec public vanille, le dit public pouvant être à chaque fois plus ou moins limité, la première où on renonce volontairement au « mot magique » pour faire confiance à son fesseur, ce qui suppose que la fessée va être conséquente et qu’elle fera mal, vraiment mal, la première avec une demande d’aller si possible jusqu’aux larmes, etc...

- La fessée sexuelle : celle qui pimente les préliminaires ou les ébats entre adultes consentants.
Jeux de rôles bien établis ou initiatives spontanées, il s’agit ici de renforcer l’excitation des partenaires avant ou pendant le coït, en se basant sur le fait que -sauf blocage psychologique- les fesses sont une zone fortement érogène, avec en prime la zone anale, et que l’afflux de sang au niveau du bassin favorise la jouissance. Là encore ces dames sont favorisées : il existe une liaison physique claire entre la masse des fesses et le sexe, au point où la vulve peut s’ouvrir sans qu’on la touche, rien qu’en tirant sur les fesses. La fessée permet donc d’entretenir entre les lèvres sexuelles des déplacements, des frottements aidant à l’excitation.
La nudité totale, souvent de mise, peut participer à cette excitation, la pratique de la levrette et de la sodomie aussi, avec ou sans strap-on. Rarement sévère, à moins de lutter contre la frigidité ou l’impuissance, se limitant parfois à quelques claques stimulantes, elle peut aussi être plus piquante et participer grandement à la chaleur du moment.
Certains auteurs, comme l’académicien Jacques Laurent, ont décrit la sensation acidulée d’un cri d’orgasme qui mêle plaisir intense et douleur, en y ajoutant parfois de la surprise. Les sondages la montrent plus souvent pratiquée qu’on le dit, il doit y avoir des raisons... 

- Es-tu sûre que je doive claquer ton splendide arrière-train ? Ne devrais-je pas utiliser des gants en laine ou autre chose ?
- Je suis sûre, mon doux ami. La douleur n'est-elle pas le but de tout ça ?
- La fessée sensuelle : celle qui distingue la gourmandise, à laquelle elle veut appartenir, de la luxure, qui est l'apanage de la fessée sexuelle.
Bien entendu, une fessée est forcément sensuelle, par le toucher obligatoirement, au moins celui ressenti par les fesses, qui demeure même dans le cas d’une fessée par instrument où les deux complices ne se touchent pas, mais aussi par la vue -même la personne fessée peut aller admirer le changement de couleur de son postérieur et l’étendue des dégâts, selon l’expression consacrée-, et par l’ouïe -une fessée, ça fait du bruit, un peu, beaucoup…-, soit trois des cinq sens reconnus.
La particularité de la fessée sensuelle serait de se suffire en principe à elle-même, en recherchant des satisfactions à la fois sensuelles et cérébrales, rien que pour le plaisir de s’exhiber (ou dans le rôle opposé pouvoir jouir d’un spectacle peu commun), de braver les interdits sociaux et le politiquement correct, de sentir des zones érogènes ciblées être stimulées, ou pour avoir le privilège de les stimuler alors que les règles habituelles de la vie sociale le prohibent, pour sentir son derrière chauffer, sa chaleur pouvant se communiquer à d’autres organes, surtout chez les dames (voir ci-dessus)...
Bref, la fessée sensuelle est une fête à sensations. Mais en principe elle ne doit pas déraper vers une fessée sexuelle de préliminaire, seul son délicieux souvenir pouvant servir d’aiguillon à une jouissance ultérieure. C’est la fessée du plaisir quand on ne veut pas tromper son conjoint, qui peut par contre indirectement profiter ensuite de l’excitation ressentie lors de la fessée... donnée par un tiers, ou quand on aspire à une bonne déculottée sans vouloir paraître en recherche d’une relation sexuelle. Cela peut donc aussi être la fessée très conviviale d’un bon moment entre amis, ou la fessée ludique qui ne se prend pas très au sérieux mais qui procure quand même de bonnes sensations.
Mais une bonne fessée peut échauffer les sens, et, entre adultes consentants, le risque de basculer -c’est le cas de le dire- vers d’autres horizons n’est pas à négliger : attention et rigueur sont requises si on veut que cette fessée reste sensuelle et seulement sensuelle. La catégorie englobe souvent celle de la fessée de baptême et peut être à la fessée thérapeutique ce qu’un traitement de fond homéopathique est à la médecine allopathique.






 





 Une petite fessée entre amis ?



- La fessée thérapeutique : oui, la fessée peut soigner !
Pas les plaies du corps, bien sûr, mais quelques plaies de l’âme parfois…
Soyons clairs quand même : l’essentiel des vertus thérapeutiques de la fessée réside dans cette capacité à détendre la personne qui la reçoit, à éliminer le stress, à lui permettre de s’exprimer dans le cadre d’une prise en charge complète, sans les obligations des règles sociales habituelles, que cette expression prenne la forme de gesticulations incontrôlées, de « caprices », de cris ou de pleurs. Tout ceci est alors permis, voire recommandé, contrairement à ce qui se passe dans la « vraie » vie. La fessée peut être vécue comme un espace de liberté. Comme certains massages, la fessée dénoue les tensions, mais aussi peut faire remonter des émotions enfouies et permettre des régressions.
La dimension psycho-thérapeutique peut donc exister et elle commence à être reconnue et à afficher pignon sur rue, en particulier aux U.S.A., mais aussi en Europe. Cela nécessite attention et un minimum d’écoute et de compétence de la part de la personne qui fesse…
A la fin de la fessée, les récipiendaires doivent se sentir plus calmes, détendus, apaisés. Si les fessées thérapeutiques n’ont pas forcément besoin d’une très grande intensité, il est donc souvent nécessaire de les faire durer, et de maintenir un rythme relativement régulier, afin de faciliter le « lâcher-prise » si convoité. Mais certaines personnes ont aussi besoin d’une intensité plus forte, voire très forte, et moins régulière pour briser leurs résistances, et on peut se rapprocher là de certaines fessées punitives ou expiatoires. De même, la détente peut quelquefois favoriser l’éclosion inopinée d’un orgasme… Ne vous excusez pas, ça peut arriver.
Sur un autre plan, il faut aussi savoir que d’avoir dû affronter la fessée, d’avoir osé aller jusqu’au bout de la démarche, peut contribuer à rendre de l’assurance à qui en manque. Cela peut paraître contre-intuitif, mais les personnes fessées sont souvent plus sûres d’elles socialement, moins craintives sur leur destin qu’avant d’avoir osé franchir le pas.
Enfin, il faut savoir que flanquer une bonne fessée, acte capable quelquefois de rétablir une forme de communication, peut aussi apaiser grandement les nerfs...        


Qu'est-ce que la fessée thérapeutique ? La fessée thérapeutique est le type de fessée où le but est la libération des émotions à la place d'objectifs de préliminaire sexuel ou de punition.

 



 Flanquer une bonne fessée peut aussi apaiser grandement les nerfs...

Les attitudes problématiques nécessitent une thérapie comportementale 

- La fessée punitive : on se rapproche le plus de la fessée infantile d’antan, c’est la fessée sanction.
Son intensité varie énormément en fonction de la « faute » et des attentes des récipiendaires. C’est à peu près la seule qui peut éventuellement ne pas être administrée cul nu, mais le déculottage en est une composante extrêmement importante, pouvant être compris comme une sanction supplémentaire censée ajouter de la honte au châtiment.
Au choix, les récipiendaires peuvent être considérés comme adultes ayant fauté et méritant une fessée d’autant plus humiliante, justement, qu’ils sont adultes, ou peuvent avoir droit à une régression qui les emmènent de la petite enfance jusqu’à l’adolescence en fonction de leurs fantasmes. Pour certaines personnes, c'est aussi la fessée du souvenir, de la mémoire, mais cela tend à disparaître...
Bien entendu, on doit pouvoir reprocher quelque chose à la personne fessée : en ce cas elle peut soit l’avouer « spontanément » lors d'un interrogatoire, soit être prise en défaut par une personne qui aura autorité, qui n'est d’ailleurs pas forcément celle qui infligera la punition.
En cas de sentiment plus ou moins pesant de culpabilité, cette fessée peut aussi avoir des vertus psycho-thérapeutiques et anti-stress. En cas de faute très grave, de perturbation morale de la personne fessée, on peut entrer dans le champ de la fessée expiatoire.
Qu'est-ce que la fessée punitive ? La fessée punitive est le type de fessée où la personne fessée, soit s'est mal comportée, soit a enfreint une règle à propos de laquelle les deux partis s'étaient mis d'accord pour qu'il en résulte une fessée.
Les fessées punitives sont les conséquences acceptées d'une action et elles sont suivies du pardon du fesseur (de la fesseuse) après avoir assumé les conséquences.
  
- La fessée expiatoire : ou comment se délivrer de la culpabilité et trouver un moyen de se faire pardonner.
Une fessée qui déplace le point de vue de départ vers les récipiendaires. Contrairement à la fessée punitive, qui se place du point de vue des règles d’une société ou d’une autorité, la fessée expiatoire a une dimension de morale personnelle : la personne fessée veut être punie ou aspire à l’être car elle estime quelque part avoir failli. Son but : retrouver une harmonie psychologique, éventuellement en rapport avec des codes moraux, certes sociaux par essence, mais qu’elle s’impose plus qu’ils ne viennent s’imposer à elle.
La fessée expiatoire est un besoin qui peut aller jusqu’au mysticisme, ou jusqu’à la notion de bouc émissaire où une personne demande à payer pour des fautes collectives dont elle se charge. Et plus le châtiment est rude, ou humiliant, et en ce cas il peut être public, encore plus « facilement » que pour les autres fessées, plus la personne fessée a l’impression de racheter les péchés ou les fautes dont elle est chargée, et qui sont presque toujours d’une extrême gravité, au moins à ses yeux.
On peut donc facilement aller vers le SM avec cette fessée dont il ne faut jamais sous-estimer la dimension morale ou spirituelle. On peut aussi rester dans le champ de la fessée punitive, surtout si un accord sur le rachat se fait jour entre personne qui fesse et personne fessée, ou dans le champ de la fessée thérapeutique aidant à donner le courage de poursuivre un chemin, l’âme allégée, si la culpabilité forme un fardeau trop lourd à supporter pour les coupables auto-déclarés, que leur culpabilité soit réelle -bien évaluée ou exagérée- ou fictive.
Certains psychologues affirment qu’en fait toute fessée a une dimension expiatoire dans le sens où tout humain se sent coupable de quelque chose. Il faudrait les confronter avec les adeptes de la fessée sensuelle : pas sûr que l’accord se fasse...

S'il te plaît, punis-moi ! (avec une belle faute d'orthographe !)
 J'ai été une vilaine fille et j'ai besoin d'être fessée
Mon cœur, j'ai été vilaine...
- La fessée de maintenance : la piqûre de rappel, ou le garde-fou.
Elle peut tout aussi bien être administrée de façon autoritaire que réclamée par les récipiendaires. Nul besoin de prétexte, au contraire même : il n’en faut absolument aucun ! Mais elle nécessite une dimension temporelle : elle ne peut avoir lieu que si la personne fessée ne l’a pas été depuis quelques temps, à définir d’ailleurs en fonction de la fréquence habituelle des châtiments.
Cette fessée « gratuite » rappelle aux récipiendaires leur condition, et se charge en principe de leur faire se souvenir, ou leur donne juste un avant-goût, de ce qui les attend en cas de dérapage. Elle va bien sûr souvent de pair avec la fessée punitive. Certaines personnes fessées avouent en ressentir le besoin pour éviter d’aller faire des bêtises ou de laisser leur comportement se dégrader, voire pour sentir qu’on ne les néglige pas, qu’on continue bien de s’occuper d’elles, d’autres subissent juste le bon vouloir de l’autorité qui les fesse habituellement et s’y plient bon gré mal gré, sans avoir eu l’impression d’avoir mérité quoi que ce soit. C’est comme ça… Comme une pluie d’orage qui s’abat au plus fort d’un été ensoleillé, ou un signe du destin.
Cette fessée nécessite aussi une relation suivie, car elle n’a clairement aucun sens en cas de relation occasionnelle.

Une fessée est toujours nécessaire
Une petite fessée chaque soir... va conserver ces muscles fessiers bien serrés
A la lumière de cette classification, artificielle et critiquable comme toutes les classifications (on peut penser qu'il y manque la fessée rituelle, comme la fessée d'anniversaire qui semble fort prisée des Anglo-saxons, tout comme la fessée d'admission dans des corporations estudiantines), mais bien pratique quand même, on peut examiner à titre d’exemple la fessée de l’article précédent (Les délices de Turquie). On verra rien qu'avec cet exemple à quel point il peut être difficile de classifier les fessées. 
Joyeux anniversaire !
Au départ, nulle action répréhensible, nulle envie exprimée, pas de maintenance non plus, puisque la fessée n’est semble-t-il pas dans les pratiques habituelles du couple : on ne parierait pas lorsqu'Olga commence à perdre les pédales que l’aventure puisse se terminer en retentissante déculottée. Mais alors comment en arrive-t-on à une fessée cul nu telle que « sa peau fût rouge et boursouflée et que sa croupe eût un aspect appétissant » ? 

Tout provient d’une réaction nerveuse de la part de l’héroïne à la suite de la mort d’un moineau. Comme elle n’arrive pas à s’arrêter de « pleurer hystériquement », c’est elle-même qui propose à l’auteur de « lui flanquer une dégelée ». Ce qui lui vaut aussitôt « quelques claques sur ses joues humides » qu’elle ne fait rien pour éviter, mais le remède (vous me voyez venir?) n’a pas les effets escomptés. C’est alors, et seulement alors, que l’auteur se décide à passer à la vitesse supérieure. 

N’oublions pas que nous sommes dans les années 60 (le livre est publié en 1969 en version originale) et qu’Olga est une jeune femme, autant dire une gamine aux yeux d’un homme mûr qui a alors passé la quarantaine. Dans les années 60, surtout en privé comme c’est le cas ici, une jeune fille ou une jeune femme n’est pas à l’abri d’une bonne fessée de la part d’un homme ou d’une femme qui a l’âge d’être un de ses parents ou qui a une forme d’autorité sur elle

En revanche, le fait que les personnages soient amants et que cela se déroule dans leur appartement, sans témoin visuel, vaut sans doute à Olga d’avoir directement sa robe retroussée et sa culotte baissée. Elle se laisse d’ailleurs faire avec une certaine complaisance comme si elle avait cherché à recevoir cette fessée, comme si elle en avait eu besoin et elle ne se débat visiblement pas.
Pourtant, « des taloches retentissantes sur les fesses. Jusqu'à ce que sa peau fût rouge et boursouflée et que sa croupe eût un aspect appétissant », elle a dû les sentir passer ! D’ailleurs l’auteur parle aussi pendant l’amour de « sa croupe en feu », ce qui confirme que la fessée n’était pas pour rire ! Olga s’en est pris une vraie, et une bonne !
L’auteur ne dit presque rien sur l’état d’Olga à la fin de la fessée : on ne sait pas si ses pleurs hystériques ont changé de nature, si son action a vraiment porté ses fruits. Il mentionne juste que, pendant le coït, Olga a le « souffle entrecoupé de sanglots ». L’enchaînement du texte semble toutefois montrer qu’il n’a eu aucun mal à la pénétrer, alors qu’elle sanglote encore, comme si la fessée avait mis Olga dans d’excellentes dispositions pour faire l’amour !
Est-ce ce qu’elle recherchait en demandant à son amant dominateur de
« lui flanquer une dégelée » ? Il est en effet possible, vu le personnage, qu’Olga ait une connaissance confuse ou explicite des conséquences sur sa physiologie que peut avoir la fessée, l’ayant probablement déjà vécue pubère avec sa mère.
L’auteur ne mentionne aussi aucune résistance quant au retournement d’Olga puisque celle-ci se retrouve sur le dos pour être pénétrée alors qu’elle a reçu sa fessée sur le ventre : Olga s’est laissée faire, et a peut-être participé au fait que la culotte, simplement baissée au début (jusqu’où?), ne soit pas un obstacle au coït.
Enfin, l’auteur tient à décrire le violent orgasme d’Olga qui entre « en pâmoison en poussant des hurlements de bête si bruyants que je m'imaginais qu'ils couvraient la solennelle voix commémorative dans la rue ». Mazette, quel orgasme ! Il doit faire envie à certaines…
On sait que l’afflux de sang au niveau du bassin, comme le provoque la fessée, facilite l’orgasme, voire l’amplifie. À l’évidence, Olga en a bien profité et elle démontre une fois de plus que, contrairement à ce que voudraient nous faire croire la morale ambiante et le politiquement correct, une bonne fessée sur une adulte a des effets plus que bénéfiques sur sa santé sexuelle.

Les fenêtres de la pièce sont ouvertes, et il semblerait que tout le quartier ait aussi profité du film sonore de la fessée ! Mais cela ne pose aucun problème à Olga : ceux qui iront lire la suite du roman constateront qu’une fois remis de leur orgasme les deux personnages iront se rapprocher de la fenêtre, le bas du corps complètement nu, « fente et pine barbouillées de sperme », pour observer de leur étage les personnes attardées sur place après l’enterrement du moineau !
Finalement Olga semble
dans le livre tout à fait ravie d’avoir reçu cette cuisante fessée. Serait-elle prête à recommencer à l’occasion ?
En tous cas, cette fessée montre le pouvoir érotique considérable de la fessée, de l’effet qu’un cul tout rouge et bien chaud (« sa croupe en feu ») peut faire à la fois sur sa propriétaire, qui en a visiblement joui comme une folle, et sur son amant, que cette vision colorée a clairement stimulé (« sa croupe eût un aspect appétissant »).
 Cette croupe a-t-elle un aspect appétissant ?

 Et celle-ci ?

Maintenant, qu’en est-il par rapport à la classification proposée ?
Si cette fessée s’est visiblement terminée comme une
fessée sexuelle, préliminaire aux effets évidents et considérables au vu de la violence de l’orgasme d’Olga, elle a commencé plutôt comme une fessée thérapeutique destinée à faire passer à Olga sa crise de larmes (« je n'avais qu'à lui flanquer une dégelée. Alors ça lui passerait. »), lui procurant ainsi un apaisement nerveux qui lui échappe, et même par une fessée expiatoire puisqu’Olga demande quelque part à être châtiée. Le remède commence d’ailleurs par des claques sur les joues avant d’évoluer vers la fessée culotte baissée. Olga se rend compte que sa crise gêne son partenaire, elle s’en sent fautive, à défaut de s’en sentir coupable, et après avoir ouvert à son partenaire la possibilité de « lui flanquer une dégelée », il est probable qu’elle cherche à en expier la faute, ne cherchant à aucun moment à éviter ni à arrêter le châtiment qui s’abat sur sa jeune croupe qu’elle offre en holocauste à l’exaspération de son amant
 Et celle-là ?

On peut penser aussi que du côté de l’auteur, la fessée thérapeutique se mêle de fessée punitive puisque « la musique » d’Olga l’importune et qu’il lui demande en vain de l’arrêter. Olga ne semble pas capable de lui obéir, ni même de faire l’effort d’essayer.
Fort de l’acceptation, voire même de la demande d
e son amante, le narrateur va donc commencer à la corriger avant de se lâcher et de lui administrer cette retentissante déculottée qui sonne quand même un peu aussi comme une sanction. La fessée n'a pas qu'une dimension thérapeutique pour Olga : elle permet aussi à l'auteur de passer ses nerfs sur la croupe dénudée de sa partenaire. 
L’expérience l’excite visiblement : outre le fait qu’il en profite pour lui baisser directement la culotte, il insiste sur le fait que le derrière d’Olga a reçu son dû directement sur l’épiderme (« cul nu dans les orties ») et il ne cache pas son plaisir de glisser ses mains « sous sa croupe en feu ». Il ne faut pas oublier que ces années d'après-guerre restent très pudibondes, même aux Pays-Bas, et que l'occasion pour des yeux masculins adultes de voir un derrière féminin nu est assez rare, et encore plus pour les mineurs !, même au sein de couples mariés : on éteint encore la lumière au moment du coït ! La fessée est donc un bon prétexte, si ce n'est le seul, pour jouir du spectacle. Je ne saurais ici jeter la pierre aux fesseurs...
Tel qu’on le voit là, si Olga lui en redonne l’occasion, je ne pense pas que le narrateur se fasse prier pour reprendre le rôle du fesseur qui prend plaisir
au passage à déculotter sa victime. 

La fessée est donc un monde complexe et changeant où beaucoup de facteurs interviennent et où il est souvent difficile de marquer des limites très affirmées, voire même d’offrir une typologie claire et fiable de son territoire. On voit donc à quel point, par méconnaissance quelquefois volontaire, le monde vanille passe à côté d’une diversité, d’une richesse considérables.
Cette ignorance mêlée d’ostracisme auréolé de scandale peut expliquer pourquoi la fessée entre adultes continue à véhiculer un parfum de soufre malgré le succès d’ouvrages comme « 50 nuances », pourquoi elle peine énormément à « être reconnue à la fois comme un adjuvant sain à la sexualité, quand elle y est intégrée, et comme une pratique bénéfique quand elle est pratiquée hors sexualité active soit contre le stress, soit pour le plaisir de la découverte de sensations nouvelles, soit comme action soulageante, voire thérapeutique sur le plan psychique » comme je le précisais dans mon article du 8 août 2017sur les jeux sexuels.

Alors, quelles sont vos préférences en matière de fessée ? La classification que je vous fournis, même imparfaite, vous semble-t-elle adaptée à décrire son univers ou au moins à en comprendre les arcanes ?   
Une amie blogueuse de longue date, qui, dans un autre article, elle parle elle-même de « motif, la fameuse faute résulte d'une fausse morale qui me fait croire que je mérite une punition », confiait que : « En lisant depuis des longues années tous ce qui se rapporte à la fessée, il me semble que le nombre des dames qui parlent de la fessée expiatoire ne cesse d'augmenter. » Qui en parlent… Mais dans les actes ? En tous cas la piste semble intéressante. La réflexion est lancée, le débat aussi.

En attendant, je donne tout à fait raison à cette amie : corriger cul nu une vilaine fille s’inscrit parmi les plus grands plaisirs qui existent. 


* : En août 2014, suite à une lourde défaite 6-2 à Rennes, et avant de recevoir le PSG, Pascal Dupraz avait déclaré : « Ce que j’attends contre le Paris Saint-Germain, c’est qu’on soit plus velléitaires (sic!) que ce soir sur le plan défensif. C’est tout, c’est la base du football, on ne peut pas faire autrement, sinon, on va prendre des fessées, et personnellement, les fessées, ça ne me plaît pas trop. Peut-être que certaines personnes s’en réjouissent, de prendre des fessées, pas moi ! Il y a des boîtes spécialisées pour ça, mais moi je n’y vais pas dans ces boîtes-là. »
Par un curieux effet du hasard, à l’heure où j’écris ces lignes Pascal Dupraz est l’entraîneur du Toulouse Football Club, TFC, aussi appelé le « TéFéCé ». Tiens donc...








10 commentaires:

  1. Remarquable votre article, cher Monsieur Rich. A ce jour le meilleur classement que j'aie pu lire. Selon mes recherches dans la littérature psychanalytique il semblerait que la fessée expiatoire soit non seulement le fantasme les plus archaïque du registre, mais que sa dimension de « morale personnelle » comme vous dites si bien demande précision pour mieux comprendre l'ensemble de notre passion, peu importe la variante. J'ai souvent l'impression que les différents auteurs de récits sur la fessée fessée essayent de rapprocher leur morale personnelle à une morale objective.

    Je pense que le moteur des fantasmes de fessée les plus anciens ne soit pas la culpabilité, mais son ancêtre, le besoin de sécurité à l’intérieur d'une situation de dépendance. Le « bon comportement » (bon dans le sens de bénéfique) est toute action qui renforce le sentiment de sécurité, tandis que le « mauvais (dans le sens de maléfique) comportement » est toute action qui fait perdre le sentiment de sécurité. C'est la pensée magique qui impose la fessée comme moyen d'annuler le mauvais comportement pour retrouver le sentiment de sécurité. Je conviens avec vous sur d'autres pistes d'apaisement comme le mysticisme ou le S/m selon la personne.

    Je pense que ce que l'on pourrait appeler « la faute » qui motive le besoin de fessée n'est pas de nature rationnelle et ne coïncide pas forcement avec la morale objective. Elle dépend d'un contexte personnel de vécu. Il est donc important lors de mises en scène de fessée, en vue d'une satisfaction que « la faute issue de la morale personnelle » soit identifiée, mise en relief et surtout qu'elle soit prise au sérieux. Notons que l'enjeu de la fessée purement punitive retrace la morale personnelle de celui qui l'applique.

    Il semblerait égalent que la genèse d'autres types de fessée coïncide avec d'autres stades du développement comme par exemple la fessée en apparence désexualisé, sensuelle, correspondant à la période de latence. Ce qui expliquerait la partie croissante de sexualité vanille dans les constructions les plus tardives du fantasme. Malheureusement
    il me manque le temps pour poursuivre vos pistes dans la littérature et je me contente de vous donner mes pensées quelque peu en vrac...

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  2. Merci beaucoup isabelle, vous allez me faire rougir… mais juste les joues de confusion !
    Je n'avais pas cette ambition d'excellence, même si je voulais vraiment produire une analyse utile et aussi pertinente que possible.

    Je suis assez d’accord avec vos arguments, qui mériteraient qu’on se penche dessus plus avant. Cela risque de ne pas être suivi de tout le monde… Vous posez des problèmes philosophiques : en tant qu’objet social, en quoi une morale peut-elle être objective, par exemple ? Il me semble que nous avons là des projections très personnelles, comme vous dites, sur un objet qui ne serait qu’un leurre, une abstraction.

    Vous nous renvoyez à l’aube de l’humanité, aux temps où l’appartenance à un groupe ou la dépendance à une personne protectrice pouvait être synonyme de survie. Votre lien entre la sécurité et la morale confirme la dimension sociale de cette dernière, associée au caractère primitif de ses racines, là où on été définis les premiers tabous.
    On en arrive à ce sentiment de culpabilité latent, paraît-il, chez chaque être humain, qui pourrait cacher en fait l’angoisse de l’insécurité. Comme vous le soulignez, on touche là à l’irrationnel. Mais en quoi cela devrait-il déboucher sur la fessée ? Ou sur une autre pratique ? Il existe tant d’autres passages imaginables pour cette conversion du mal en bien. Là aussi réside le mystère, et pas seulement dans la pensée magique permettant la rédemption pour le prix d’une fessée (ou de plusieurs).

    La dimension absolvante de la fessée doit bien entendu être prise très au sérieux, que la fessée soit punitive ou expiatoire, et donc reposer sur une cible précise et reconnue si on veut qu’elle puisse agir. Pas question de donner dans l’approximatif : si on veut être efficace, on se doit d’être… rigoureux, ce qui ne doit pas être pour vous déplaire.

    (à suivre)

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  3. (la suite)

    Votre piste sur la période de latence m’a intrigué. Elle peut en effet correspondre à une partie des fessées sensuelles, il faudrait creuser l’idée, qui me semble intéressante, mais je crois qu’une autre partie de ces fessées correspond à un interdit moral, justement : j’adore la fessée, je vais montrer mes fesses, peut-être les faire toucher, et nues en plus, ce qui ne se fait en principe pas dans la vie courante, mais ce ne serait pas correct vis-à-vis de la personne envers qui je me suis engagé(e), ou ce ne serait pas une comportement auquel j’aspire dans l'image que j'ai de moi, que de transformer cette fessée en préliminaire sexuel.
    Donc je pose des limites, pour qui va me fesser comme pour moi-même, afin d’éviter tout dérapage sexuel, et j’essaie de profiter de l’instant sans avoir à ressentir une culpabilité trop vive, voire pas du tout de culpabilité si je le peux. Juste le plaisir de montrer mes fesses et de les sentir chauffer, de me perdre dans cette chaleur à laquelle j'aspire tant, d’écouter le bruit des claques ou des rafales de martinet, puis d’admirer ensuite dans un miroir ou sur les photos prises l’état de mon derrière durant ou quelques instants après la fessée. Instant un tantinet narcissique pour quelques adeptes, de curiosité intense pour d'autres.
    Et en même temps, je jouirai intellectuellement, si mon tempérament l’autorise, d’une action politiquement très incorrecte, mais qui procure de si bonnes sensations… dont à l’occasion j’irai profiter, sexuellement cette fois, auprès de la personne envers qui je me suis engagé(e).

    Mickaël Masterson, de Realspankings, constatait ainsi, après quelques discussions, que même ses modèles qui prétendaient détester la fessée, mais qui étaient là « strictement » pour gagner de l’argent, connaissaient un regain d’activité sexuelle dans les deux jours suivant le moment où elles avaient été fessées… Il me semble qu’on pourrait relever les mêmes effets dans nombre de fessées sensuelles, non ? Et même dans certains cas, observer que malgré le cadre strict mis en place, chaque protagoniste de la fessée en cours peut constater que monsieur bande et que madame mouille intensément pendant l'acte. Mais pas touche !

    Enfin, à partir d’un certain âge, la fessée sensuelle peut avoir du mal à provoquer la moindre réaction sexuelle au niveau corporel, alors pourquoi s’en passer si on en tire un grand agrément ?

    En ce qui concerne la littérature, peut-être certains des textes que je publierai contribueront-ils à compléter le tableau. À chacun de voir si une certaine pertinence ressort de mes catégories, en appliquant cette grille de lecture. L’analyse fournie ne se justifie que pour illustrer ce qui précède et montrer comment on peut s'en servir.

    Et désolé pour ses suppressions successives : la bureautique m'a joué des tours ! Mais je n'ai rien changé au cœur du texte, juste rajouté une parenthèse rebelle !

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  4. J'essaye de reprendre : Ce que je voulais dire est que chaque « type de fessée » fonctionne comme une satisfaction spécifique, soit sexuelle dans son sens large (y compris sous forme désexualisée), soit de manière narcissique. D'où l'utilité dans un contexte entre adultes consentants de savoir exactement ce que désire la dame en vue d'une meilleure satisfaction. Je pense que les constellations les plus complexes concernent la fessée expiatoire et la fessée punitive. Ces deux formes semblent selon mes lectures être mises en avant par les dames.

    Je me réfère par le mot archaïque en parlant de la fessée expiatoire à l'histoire personnelle d'une personne en particulier, à un fantasme originaire. Ce fantasme apparaît chez certaines personnes à une époque antérieure à la culpabilité. Comprenons par culpabilité ou sentiment de culpabilité, par surplus dite inconsciente en analyse, un « non-sens psychologique » selon les mots de Freud qui lui opterait plutôt pour l’expression « besoin de punition ». Effectivement nombreux sont les témoignages sur la fessée punitive ou expiatoire qui ne sont pas liés à un sentiment de culpabilité, mais a un besoin de punition. Selon certains analystes le besoin de sécurité est l’ancêtre du besoin de punition, ce dernier officiant comme remède en cas de sentiment d'insécurité.
    J'entends par morale personnelle une construction fantasmatique archaïque. Un exemple : un sentiment d'insécurité pour ne pas finir son assiette, pour ne pas manger tel ou tel autre plat qui déclenche un besoin de punition. Ce fantasme étant encore actif dans l'inconscient de l'adulte sera la base d'un scénario de fessée. Les fantasmes punitives (punition pour une cause précise) chez les dames semblent selon mes lectures et discussions se porter notamment sur les traits du caractère et/ou sur le comportement: insolence, procrastination, caprices, paresse, mauvaise foi, colère, « jeux de chipie » comme tentative de séduction sur un mode anal, veut dire qui ne cherche pas une relation sexuelle mais sa forme régressive étant la punition etc. A ce désirs d'être puni, s'opposent pas mal de fantasmes de punir : histoires de vol, de tromperie, de faute professionnelle, chantage etc. C'est ces contextes là que j’appellerais (à défaut de meilleure expression) de « morale objective » car relevant d'un fait concret et non pas d'une métaphysique diffuse comme la morale personnelle.

    J'espère avoir été plus compréhensible... rire !

    J'en conviens avec vous sur l'utilité de votre liste. Elle peut se suffire en soi et permet autant aux novices qu'au « confirmés » un excellent repérage.

    J'ai beaucoup aime vos idées sur la fessée sensuelle, notamment concernant l'interdit moral. Pensons aussi aux dames qui après une expérience chaste de fessée se jettent sur leur mari/compagnon...

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  5. Précisions fort utiles. Je vous rejoins à nouveau, mais sur les cibles mieux définies. Le terme "morale objective" pouvant en effet avoir deux sens, il était important de se mettre d'accord dessus.

    Pour la fessée sensuelle je pensais entre autres, en effet, dans mes exemples à ces dames qui se servent de la fessée comme d'une sorte de boute en train leur mettant la puce à l'oreille (c'est le vrai sens de l'expression) de façon tellement insoutenable qu'elles se précipitent ensuite sur leur partenaire habituel pour éteindre au plus vite celui des deux feux les consumant qui se localise entre leurs cuisses. Celui des fesses, sauf à être ravivé, s'éteindra tout seul...

    Si après notre discussion les fesseurs sérieux partout en France ne sont pas assaillis, en plus des habituelles demandes de fessées punitive et expiatoire, de requêtes féminines visant des baptêmes de la fessée débouchant par la suite sur une pratique régulière de la fessée sensuelle...

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  6. Excellent texte suivi d’une discussion passionnante soit dit sans flagornerie.
    Vous reprenez Richard l’idée isabellienne d’un besoin plus profondément enfoui que celui de punition : le besoin archaïque de sécurité. Vous dites également « Mais en quoi cela devrait-il déboucher sur la fessée ? Ou sur une autre pratique ? ». La fessée est-elle la pratique qui permet d’allier le besoin de punition et l’érotisme, plus que tout autre ?
    Chez moi je crois que le déclic eu lieu très jeune, vers 5 ou 6 ans. À cette époque j’ai assisté à au moins une fessée déculottée à l’école maternelle. Ainsi à ce moment la « morale objective » au sens de réelle, concrète, imposée par les adultes accomplissait un acte fort troublant et assez indécent. Les enfants en parlaient de façon gênée, comme de quelque chose à la fois de normale, d’acceptée par la société (quoique de plus en plus contestée d’après quelques souvenirs que j’ai de discours d’adultes) et en même temps de pas très « correct » et de cruellement rigolo.
    Je crois que tout le monde avait plus ou mois conscience du caractère érotique de la fessée même dans une culture qui en faisait un des moyens privilégiés d’éducation.
    Pour nous enfants (et je précise que je n’y ai jamais eu droit), la fessée, à fortiori déculottée ne nous guérissait pas du sentiment d’insécurité, au contraire, nous avions un grand sentiment d’insécurité d’être fessés devant toute la classe ! Je pense néanmoins que j’ai érotisé très tôt la fessée, tant pour le coté cérébral, humiliant que par le trouble de voir des parties honteuses du corps dénudées, exhibées et punies.

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  7. Merci beaucoup de votre appréciation globale très flatteuse, Bertrand.

    Il faut comprendre que le châtiment peut, en un certain sens, s'opposer à l'ostracisme. L'Homme, animal social souvent grégaire, a besoin de s'intégrer à un groupe qui lui permet d'augmenter ses chances de survie et celles, éventuelles, de sa progéniture. Mais cette intégration nécessite en même temps d'accepter de se plier aux règles du groupe, donc de se faire punir au sein de ce groupe si on ne les respecte pas.
    La punition, tant qu'elle ne mène pas à la mort, reste quelque part un signe d'acceptation dans le groupe. L'expression "payer pour ses fautes" en est le reflet.

    Ne pas être puni, sinon d'ostracisme justement, signifie que le groupe ne reconnaît plus l'individu visé, et peut donc rapidement aboutir, au moins chez les plus grégaires, de loin les plus nombreux, à une profonde angoisse existentielle.

    Quelque part, et sans avoir eu le temps de creuser plus loin, cela peut aussi expliquer l'aspect érotique de la punition, qu'importe sa nature : elle peut représenter la force de vie, ou de survie, par rapport à l'angoisse de la survie en solitaire, hors de la protection du groupe, et donc... pousser à l'acte reproducteur, acte visant aussi quelque part à renforcer le groupe. Si en plus la punition vise à la dénudation, voire l'exhibition des organes génitaux tout en facilitant leur activation de manière physiologique... Tout semble se tenir.

    L'indécence de la fessée dépend des règles sociales d'une population. Si les us de celle-ci considèrent la dénudation d'un postérieur et du reste comme une honte, un interdit en temps "normal" ou une mortification supplémentaire, la fessée déculottée devient indécente. Sinon, elle ne l'est tout simplement pas. A l'intérieur d'un même groupe de population, les différences inter-individuelles rendront la dénudation plus ou moins sensible, de la honte absolue au plaisir le plus aigu en passant par la plus totale indifférence.

    C'est là où il faut prendre garde à ne pas considérer avec les repères d'ici et maintenant une pratique d'un autre type de société, fût-elle séparée de la nôtre uniquement par un facteur temps. Ce qui nous paraît aujourd'hui plus ou moins indécent ou scandaleux ne l'était pas forcément en d'autres temps, milieux sociaux ou contrées. La façon de considérer, par exemple, l'homosexualité, peut autant que la fessée offrir un bon exemple de variation des mœurs.

    Je dis bien variation, pas évolution, car les retours en arrière restent possibles, et quelquefois, en fonction de la question considérée, souhaitables, ou au moins souhaitées par une partie de la société.

    Ceci posé, je dois donc contester votre considération de l'érotisme : non, tout le monde, quelquefois par refoulement, certes, mais pas toujours, n'avait pas plus ou moins conscience du caractère érotique de la fessée, ou au moins de certaines fessées dans un cadre bien précis. Fort heureusement, cela concernait la plupart des fessées de l'enfance lorsqu'agissait de façon "éducative" un adulte furieux pour une raison quelconque.
    L'adulte en question intégrait forcément aussi dans son action tout un lot de règles sociales, morales en particulier, qui permettait que dans certaines sociétés, on n'avait plus à craindre la fessée, surtout déculottée -encore faudrait-il qu'il y eût culotte !- à partir d'un âge d'ailleurs variable.

    A nouveau, l'épée de Damoclès de la fessée est ressentie de façon très différente selon les individus : elle angoisse qui préfère l'indifférence, ou rassure qui la redoute encore plus.
    Souvenons-nous avant tout de la parole de Lao-Tseu : "La fessée est un supplice pour les enfants et un délice pour les adultes." Cela ne date pas d'hier, et, jusqu'à preuve du contraire, nous sommes adultes. Tant mieux, non ?

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  8. Tout à fait, et c'est pour cela qu'elle est un délice pour nous, à donner et à recevoir. (Je ne connaissais pas cette phrase de Lao-Tseu)

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  9. Un exemple illustrant bien la fessée punitive

    Cet évènement s'est réellement passé en Juin 1967
    J'étais au lycée , en classe de 3ème et les épreuves du brevet approchaient. Le jour J , je me rendis aux premières épreuves le matin et décidai de sécher celles de l'après midi, préférant me promener au jardin du Luxembourg , le temps étant magnifique
    Je fis de meme le lendemain. Ma mère , enseignante dans un collège de filles me questionna pour savoir si j'étais satisfait de mes deux jours d'examen . Je la rassurai et lui dis que j'étais plutôt confiant
    Le surlendemain , ma mère reçut un appel téléphonique du proviseur l'informant que je ne m'étais pas rendu aux épreuves les deux après midi
    " Dis moi , qu'est ce que tu as fait durant ces 2 jours , me dit Maman ?"
    " je suis allé au lycée passer le brevet !"
    " Ton proviseur me dit que non ! qui dois-je croire ?"
    "Oh ! il doit se tromper , il y a tellement de collégiens qui passent le brevet !"
    Ma mère me laissa le bénéfice du doute
    Dix jours plus tard arrivèrent les résultats. Maman m'accompagna au lycée ou les résultats étaient affichés sur un tableau devant le lycée. J'aperçus mes camarades sauter de joie. Nous nous approchons du tableau et en face de mon nom il était indiqué :" Refusé pour absence"
    Je me mis à rougir jusqu'aux oreilles et regardai ma mère dont le visage se décomposa. Elle me regarda d'un air sévère puis me prit par la main et m'amena vers le banc le plus proche et s'assit puis sans dire un mot déboutonna mon pantalon. J'étais tétanisé . Je me suis laissé déculotté comme un petit garçon vulnérable , je n'avais plus 14 ans mais 5 ou 6 ans. Maman baissa mon slip blanc "Petit Bateau " à mes chevilles puis me prit sur ses genoux. Je commençai à pleurnicher mais les claques tombèrent sur mon derrière comme de la grèle sur le trottoir et je poussai de petits cris mais la fessée s'intensifia et je me mis à hurler et sangloter.
    Maman me releva. Je ne distinguais plus rien, tellement les larmes embuaient mes yeux , je n'entendais rien , pleurant comme un bébé .
    Ma mère me reculotta car je n'en eus pas la force et me prit par la main et nous rentrames à la maison ou je reçus une seconde fessée déculottée devant ma sœur agée de 12 ans
    Maman me fit la morale et obtint l'autorisation de repasser les épreuves du brevet en septembre ou je fus admis avec mention BIEN
    Je me rappellerai toute ma vie de cette fessée magistrale .
    J'en reçus encore jusqu'à mes 16 ans et n'en suis pas mort pour autant

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  10. Bonjour
    Et je suppose qu'il y eut des témoins à cette première fessée, outre votre sœur lors de la deuxième fessée...
    Et de plus, avec la culotte aux chevilles, tout le monde a aussi pu avoir un admirable aperçu de votre panorama intime.
    Avez-vous été beaucoup moqué ensuite de cette magistrale déculottée (qui a dû en outre compter quelques filles dans le lot des témoins parmi les sœurs ou les flirts, comme on devait dire alors, de vos camarades)?
    Et votre sœur était-elle équitablement soumise au même "régime" que vous ? (Car hélas, à l'époque comme aujourd'hui, l'égalité n'est guère de mise entre filles et garçons au niveau des punitions, toutes les études sur le sujet vont dans le même sens, ce qui est un des vrais scandales de l'éducation dans notre pays, scandale sur laquelle il y aurait beaucoup à dire mais qui contribue notablement et assez bêtement à l'échec scolaire massif et à la délinquance masculines...)

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