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lundi 7 août 2023

Mon nouveau livre : "Culs écarlates"

Je le sais, j'ai été beaucoup absent ces derniers temps mais j'ai eu beaucoup de mal à dégager un moment suffisant pour me consacrer à un article.
Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'une partie de ce temps passé l'a été pour la bonne cause, celle qui vous attire ici. En effet, à l'automne dernier, j'ai repris l'écriture d'un livre commencé en... 2005 ! Comme il traite justement de la fessée, j'ai pensé que sa sortie méritait une petite place sur ce blog
.
Pour des raisons diverses qu'il serait fastidieux de commenter ici, j'avais arrêté ce plaisant travail d'écriture (cela m'a permis entre temps de lancer deux blogs sur la fessée et ce qui s'écrit dessus: un a été écrasé par son hébergeur sur dénonciation calomnieuse et vous lisez l'autre en ce moment), me consacrant de gré ou de force à d'autres tâches.

Cette fois, je suis allé au bout de l'ouvrage, j'ai ensuite contacté Nicolas, qui a succédé à mon cher Esparbec à la tête de ma maison d'édition en littérature érotique. Je ai soumis le résultat de mon travail à Media 1000 - La Musardine, et le manuscrit a été accepté... ou presque. En effet, j'avais terminé ce livre en respectant le format des anciennes collections. Il a donc fallu se plier au nouveau format, ce qui a nécessité pas mal d'heures de négociations et de travail avec Christophe, mon directeur de collection. Il a aussi fallu décider d'un titre commercial, et toute la maison d'édition s'y est mise ! Tout s'est très bien terminé, rassurez-vous. Ce sera peut-être une déception pour vous, mais à ma connaissance, personne n'a été fessé !
Finalement le livre est sorti début février 2023, sous le titre "Culs écarlates".



Si cela vous dit, vous pouvez aller lire sa présentation sur le site de La Musardine, c'est ici. Vous en aurez un résumé, mais il est très succinct, format oblige. Je vous en livre ici une première ébauche plus complète, mais peut-être moins "commerciale" : 

"Un jeune cadre, élevé de façon très traditionnelle, bourré de principes un peu désuets, installé depuis plusieurs années dans une vie conjugale qui ronronne, découvre un jour avec horreur les inconcevables fantasmes de fessée conjugale de sa femme et son inscription sur un site de fessée.
Abasourdi, scandalisé, mais résolu à sauver son couple, sa colère l’entraîne à tester ce qui l’aurait révulsé jadis. Sa vie sexuelle se métamorphose en découvrant combien il aime fesser sa femme, et à quel point elle y répond favorablement. Mais voilà, pour qu’il découvre le pot aux roses, sa femme s’est assurée de la complicité de sa meilleure amie, et celle-ci aussi estime mériter une bonne fessée…

Richard Le Corre signe ici son retour après « Fesses cramoisies » et plusieurs autres ouvrages érotiques, écrits sous plusieurs pseudonymes. Discrètement impliqué dans le monde de la fessée pour adultes, présent sur les réseaux sociaux, il ne limite pas sa plume aux romans érotiques et l’exerce aussi sous d’autres identités dans d'autres domaines. Il tient en particulier un blog sur les liens entre écriture et fessée"

 Pour ce qui est du blog, vous qui lisez cet article, vous êtes un peu au courant. Pour ce qui est des réseaux sociaux, je les mentionne un peu plus loin.

Le travail n'était pourtant pas fini : Christophe fait très bien les choses, et j'ai dû répondre à une interview qui a abouti à une page de promotion que vous pouvez lire ici. Cela vous fera une occasion de plus de connaître un peu mieux ma façon d'aborder l'écriture érotique.

Puis il a fallu faire la promotion du livre, d'abord sur divers réseaux sociaux comme Facebook, FetLife ou bdsm.fr. Cette promotion a eu quelques effets. Je vous livre ici trois réactions de lecteurs : 


G.R. 06-06-2023 FB (aussi sur FetLife)

"Bonjour Richard,
 J’ai eu grand plaisir à lire ton dernier roman que tu m’as dédicacé au munch de R. . C’est un délice de lire cette belle histoire qui monte en puissance et nous tient en éveil jusqu’au bout . Je me suis aussi beaucoup pénétré de sensations parfois ressenties, parfois nouvelles et découvertes sur le désir sexuel. Le déroulé de cette belle histoire est magnifiquement mené, la lecture en est facile et apporte une réelle détente sereine."


M. 03-04-2023 FetLife
"Bonjour Richard,J'ai fini hier votre roman et je dois vous dire qu'il m'a bien plu. Je l'ai trouvé excitant, ce qui me semble une bonne chose pour un roman porno. En plus de cet aspect là, je trouve que votre récit est un formidable moyen de découvrir l'univers de la fessée. Le parcours émotionnel du narrateur y est bien décrit. On le comprend et on l'accompagne facilement dans son parcours. Bref, je suis ravi de l'avoir lu.Amitiés,
M."


F. 
02-05-2023 FetLife

"Et j aime beaucoup votre livre !"
(Richard Le Corre : « Merci de cette appréciation et de votre message. J'espère vous avoir procuré de bons moments. »)
03-05-2023
"A vrai dire, oui, beaucoup de plaisir 🤭🤭🤭
Du coup, je le savoure, et je ne vais pas trop vite dans la lecture.
J'apprécie de découvrir un livre sur mon "kink" favori... je n'en avais jamais lu !
C'est assez didactique aussi... cela permet au lecteur/lectrice d'entrer dans cet univers de manière crescendo à travers le regard de quelqu'un qui découvre et apprécie, ce qui est une bonne chose dans le sens où je crois que beaucoup de gens ne connaissent pas et ne comprennent pas ce plaisir.
Mais bon, en même temps, ce livre s'adresse clairement à des personnes comme moi : qui fantasment clairement là-dessus depuis longtemps !

Voilà ! Cela fait plaisir, non ?
J'aimerais en avoir plus (j'en ai eu d'autres, tout aussi favorables, mais moins formelles et moins publiables), afin de vous les faire connaître. Si vous avez lu mon livre, n'hésitez pas à réagir.

Dans les actions de promotion, il y a aussi la participation à des salons littéraires. Oui mais voilà, quand on écrit de la littérature érotique, les occasions sont rares...
C'est pourquoi j'ai énormément apprécié l'invitation à participer au Salon de l'Anneau 2023, les 09 et 10 juin 2023 à La Séguinière, près de Cholet, d'autant qu'elle était accompagnée de la participation à une petite conférence sur notre littérature, en compagnie de deux autres collègues.


 


Le Salon s'est déroulé dans une très bonne ambiance entre participants : auteurs mais aussi artisans venus présenter comme nous leur travail. Une occasion de découvrir de beaux objets originaux et de discuter fessée et littérature, mais pas que. Comme vous pouvez le constater, je n'étais pas mal installé, que ce soit le vendredi 09 juin ou le samedi 10 juin : 



























D'ailleurs, si vous organisez un salon avec un coin "littérature érotique", n'hésitez pas à me faire signe.

Un ami fesseur m'a aussi signalé un jour que mon livre faisait l'objet d'un article sur un autre blog, celui de l'ami Stan :"Au fil des jours...", sous le titre "Rouge, écarlate ou cramoisi ?".

Quel honneur ! Je ne m'y attendais pas du tout, et pour une fois je n'avais guère pris le temps d'aller voir les nouveautés de ses publications, je me suis retrouvé face à cette excellente surprise dont je le remercie. Vous pouvez donc retrouver son article ici, et ses autres publications en suivant le lien qui se trouve depuis des années dans la rubrique "J'aime les lire", colonne de droite, quand vous lisez le blog. 

Si vous n'avez pas encore lu "Culs écarlates", n'hésitez pas à le faire, à votre rythme, et à me transmettre ensuite vos impressions. Mais vous pouvez aussi publier un commentaire sur le blog.

Si vous remarquez ailleurs une chronique ou un article comme celui de Stan, merci de me signaler où je pourrais lire tout ça, de préférence par le lien de correspondance fourni pour me joindre. 

dimanche 29 septembre 2019

Martine Roffinella Le Fouet (Phébus - 5 avril 2000)

Martine Roffinella Le Fouet
Phébus (5 avril 2000)



Martine Roffinella

Martine Roffinella est née le 21/08/1961. À vingt-six ans, elle publie son premier roman, "Elle", repéré et lancé par Bernard Pivot dans son émission littéraire "Apostrophes".
Couverture d'une édition du roman "Elle" de Martine Roffinella
Elle est actuellement considérée comme l’une des grandes représentantes de l’érotisme saphique dans la littérature française.



Dans "Le Fouet", publié une douzaine d'années plus tard, la narratrice, victime d'abus et d'humiliations, décide de reprendre le contrôle de sa vie et de se venger. Elle s'achète un fouet et devient une dominatrice à la recherche de dames fortunées et d'hommes lubriques afin de les soumettre à ses fantasmes. En tant que dominatrice, elle déshumanise complètement ses victimes en leur plaquant un numéro qui leur sert d'identité. 
La couverture d'une des éditions du roman
À sept ans, la narratrice est fessée cul nu devant ses camarades par une institutrice perverse qui en jouissait publiquement (souvenir réel ?). En fait, cette fessée déculottée devant toute la classe, plus ou moins recherchée par la narratrice qui a bravé son enseignante, est plutôt bien vécue par l'élève, avec même une certaine satisfaction, la sensation d'être maîtresse du jeu et de la jouissance de la fesseuse... jusqu'au moment où discrètement l'institutrice la traite de pute.
Et là toute la tension sensuelle et presque érotique du moment s'écroule et devient une tragédie à l'échelle de l'enfance. Je vous laisse lire le livre et découvrir cette fessée scolaire, car je préfère que ce blog ne mette pas l’accent sur ce genre de fessée plus que nécessaire pour les explications ou la description d’une dynamique. Pourtant, ne le nions pas, j'aurais beaucoup aimé être petite souris pour assister à une telle fessée, d'autant qu'il indique clairement aussi -autre originalité des écrits de
Martine Roffinella- que le plaisir d'être fessée déculottée devant tout le monde, y compris par une personne hostile qu'on défie, peut se ressentir très précocement.
La fin de cette fessée, vécue comme une défaite, avec un renversement de domination, puis l'exposition de cette défaite devant toute la classe, ne sera jamais pardonnée par la narratrice.

Quelques années plus tard, et c’est là le sujet de l’extrait, elle finit par retrouver son institutrice, devenue une vieille dame, pour une fessée pour le moins originale en guise de revanche, mais aussi de réponse volontairement humiliante à l'insulte reçue qui a jadis tout fait basculer. On assiste là à une mise en scène très particulière qui fait tout le sel de la scène.
Martine Roffinella
 Cette originalité dans un monde de la fessée où on fesse plutôt des individus jeunes, le plus souvent soumis à des personnes pourvues d'autorité, plus rarement par jeu, méritait qu'on s'y attarde car ce renversement des rôles, des dominances et des images préconçues (renversement double en plus, si on a en mémoire la fessée scolaire) ne se produit pas souvent dans la littérature, où on imagine plutôt l'ancienne élève devenue grande venir se faire à nouveau châtier par son ancienne autorité.
De plus, cet épisode se produit au travers d'un regard empli de dérision cruelle sur le vieillissement, le personnage de l'institutrice, devenue une simple « fille n°3 », et sur la déchéance de l'autorité. Il est probable qu’il ne plaira pas à tout le monde, mais la littérature met aussi en scène ce genre de fessée.

J'ai volontairement respecté l'absence partielle de ponctuation du texte.



J'appelle le garçon de café et fais apporter un verre de Marie-Brizard sur la table de la fille n°3.

Elle s'écrie : je n'ai rien commandé ! Le garçon me désigne; elle prend un air offusqué. Remportez cette boisson, monsieur. Pour qui me prenez-vous ?

Le garçon hésite, m'interroge. Je maintiens mon ordre. Il repose le verre sur la table.

Mais enfin c'est un monde ! Puisque je vous dis que je n'en veux pas !

Je la rejoins alors, silencieuse, impénétrable, froide comme le sabre. Je m'installe sous ses yeux éberlués. J'ouvre sa boîte à cigarettes, en prends une et l'insère lentement, érotiquement, dans son embout d'ivoire.

C'est bon, dit-elle à l'employé de sa voix chevrotante. Laissez-nous.

Puis à mon encontre : quel toupet ! Nous avons frisé le scandale. J'aurais pu prévenir la police.

Buvez.

Cherchez-vous à me terroriser ?

Buvez.

Si cela peut vous faire plaisir. Mais ensuite vous déguerpirez, n'est-ce pas ?

Encore une gorgée

Je ne peux pas. Je ne supporte pas les alcools forts.

Encore une gorgée.

Pendant qu'elle sirote, j'extirpe mon fouet de son étui et le balade entre ses genou; sur sa gaine. Elle frémit.

Cessez immédiatement, murmure-t-elle.

Buvez. Buvez tout.

Mon fouet s'amuse. Il détecte le clitoris, plus vivace qu'il ne l'imaginait. J'ignore si elle mouille mais le soupçon de cette éventualité me réjouit. La fille n°3 est muette; son verre vide. Elle chancelle dans sa dignité. Elle ne lutte plus contre son désir. Son désir obscène d'être prise, défoncée, limée.

Allons chez moi, bredouille-t-elle.

Non. Ici. Dans les toilettes.

Et si on nous surprend ?

Eh bien vous serez vue.

Pensait-elle que j'allais la suivre ou lui offrir une chambre d’hôtel ? Elle qui m'exposa, cul nu, sur l'estrade de la salle de classe ?

Elle qui m'abandonna, la culotte sur les chaussures, au jugement de tous ?

Je me lève la première, sûre de sa servilité. Effectivement, je l'entends qui descend les marches ouatées qui conduisent aux toilettes pour dames. Elle veut m'embrasser.

Pas question.

Elle veut s'enfermer dans l'une des cabines individuelles, baiser sur la cuvette.

Non. Retire tout. Absolument tout. Et penche-toi au dessus du lavabo. Sans le fouet. La main bien à plat. Une vingtaine de claques de chaque côté.

Elle bêle. Puis je reprends mon fouet et la sodomise, sans prévenir, sauvagement. Hurlements dissonants. Jouissance et douleur. Orgasme et humiliation.

Je m'enfonce. Je sombre dans cet orifice béant qui, après la blessure, réclame mes allées et venues, mes pressions accrues, mes déchaînements.

La fille n°3 jouit une seconde fois. Sa perruque glisse. Son maquillage devient une pâte défraîchie, comme poreuse.

Des pas résonnent. On arrive. Toute à son plaisir, elle n'entend pas et demeure penchée au-dessus du lavabo, les fesses écartées. Je récupère mon fouet. Elle proteste. Encore, s'il te plaît. Encore. Elle répète toujours ce « encore » lorsque je m'éclipse et qu'une autre vieille dame ouvre la porte des toilettes.

J'affiche un air décontenancé.

A cet âge, c'est navrant, dis-je à l'intruse. Bonsoir madame.
Près du savon liquide, j'ai naturellement déposé un billet.
La couverture d'une autre édition du roman

Un peu "trash" donc, cette fessée de revanche contre la "fille n°3", volontairement dépersonnalisée dans le récit alors qu'au contraire elle est l'objet d'une vengeance très personnelle. Une autre forme de thérapie, cette fois pour la narratrice à qui l'auteur fait administrer la fessée.
On peut mesurer dans ce roman tout l'impact psychologique que peut revêtir la fessée : d'abord paradoxalement objet de jouissance et de domination pour la narratrice alors que c'est son institutrice qui est censée vivre ces ressentis, elle conduit, sur un simple mot, à un renversement brutal des sensations et des émotions, puis à un impact fort sur le devenir et les actes de la petite fille devenue adulte, et enfin une forme de thérapie probablement très imparfaite via une vengeance au décorum volontairement sordide et avilissant.
 

Une dernière couverture d'une édition du roman

 Comme pour les autres articles, vous pouvez naturellement laisser vos impressions et questionnements ou, si vous souhaitez une meilleure discrétion, me joindre personnellement via ce blog.

lundi 27 août 2018

Les oeuvres complètes de Sally Mara (Raymond Queneau)

Les œuvres complètes de Sally Mara (Raymond Queneau)


Vous ne l’attendiez peut-être pas là…
Poète surréaliste (adhésion au mouvement en 1924… exclusion en 1930!), Satrape du Collège de Pataphysique (1950), élu à l'Académie Goncourt (1951), cofondateur du groupe littéraire Oulipo (1960), et fervent amoureux des… sciences, Raymond Queneau naquit au Havre le 21 février 1903. 



Raymond Queneau Satrape par Jean-Max Albert



Il a écrit Les Œuvres complètes de Sally Mara. "On est toujours trop bon avec les femmes" parut en 1947 sous la signature de Sally Mara. Ce récit burlesque et un peu salace d'une insurrection irlandaise fut suivi d'un second ouvrage, en 1950, le Journal intime de Sally Mara.

Sally MARA. ON EST TOUJOURS TROP BON AVEC LES FEMMES. Éditions du Scorpion 1947

Raymond QUENEAU. ON EST TOUJOURS TROP BON AVEC LES FEMMES. Éditions Gallimard 1981

Sally MARA. JOURNAL INTIME. Éditions du Scorpion 1950


Mais les mystifications littéraires n'ayant qu'un temps, on publia très vite, en 1962, Les Œuvres complètes de Sally Mara sous la signature de Raymond Queneau.

Édition de 1979



Il est décédé le 25 octobre 1976 à Paris d’un cancer du poumon : le tabac avait une fois de plus pris son tribut.




Sally, de modeste famille, habite Dublin. Son père est parti un soir acheter des allumettes, il n'est jamais revenu. La mère prépare des harengs au gingembre et de la tarte aux algues. Le frère boit du ouisqui. Sa sœur Mary Mara veut devenir demoiselle des Postes. Sally apprend le français avec Michel Presle — son professeur — et le gaëlique avec un poète du nom de Padraic Baoghal. Le gaëlique est une langue difficile : « Is an deacair an teanga an Gaedhilig ... »
Il est clair à la lecture de cet ouvrage que Raymond Queneau fut un fesseur fervent, très conscient de la contribution de la fessée tant à la "spiritualité" de la gent féminine fessée qu'à celle de leurs fesseurs.
Je vous livre là quelques extraits du "Journal intime de Sally Mara"

Édition de 1979 (aussi!)

 
1934- 28 août

[…]
- Petite effrontée, s’écria le tonton, insulter ma sœur !
Il avait l’air vraiment indigné. Pourtant tout le monde sait que maman est plutôt débile du citron.
- Tiens biquette, m’ordonna le tonton.
Je pris le licol, et le tonton, prenant Mary sous son bras lui appliqua six claques sur le tutu. Puis il la laisse aller. Il va reprendre le licol. Mais il se ravise. Il saisit de nouveau ma sœur et lui dégèle de nouveau le bas des reins. Mary, libérée, reste en arrière. Elle boude. Elle a l’air toute chose. Le tonton qui a repris le licol, aussi. Je l’examine du coin de l’œil des pieds à la tête. Vers le milieu du corps, je constate que sa spiritualité se manifeste à tel point que, pour sûr, il pourrait s’en servir pour trique pour biquette. Qui bêle tout le temps et semble s’énerver. La ferme au bouc est au coin de la route. On marche en silence.
- Allons, dit enfin le tonton, fais pas cette tête-là, Mary.
Ça ne nous était pas arrivé, ni à l’une, ni à l’autre, depuis le départ de papa, il y a dix ans. Joël a bien quelquefois essayé, mais il était le moins fort et on lui foutait une bonne raclée à nous deux. Une vraie lavette, le frangin ! Mais je me souvenais bien de celles que me donnait le fazeur. Il était solennel et méthodique. Relever sa manche, baisser mon pantalon, me coucher sur ses genoux, tout ça prenait du temps. C’était une vraie messe pour lui, une communion. Et la vache, quel battoir il avait. Mais moi, je n’étais pas humiliée du tout. Punie encore moins. J’avais un grand sentiment de triomphe. Je trouvais que c’était lui qui s’abaissait en s’intéressant avec tant d’obstination à la partie de mon corps qui n’était pour moi que celle sur laquelle je m’asseyais. Je me considérais comme une reine, et lui n’était que l’esclave de mon derrière, une simple chaise à claques. Quand c’était terminé, je remettais mon pantalon sans un pleur (quelquefois si, tout de même, quand il m’avait fait trop mal), et je m’en allais, digne et satisfaite, car, après tout, j’aime avoir chaud aux fesses. […]



1935- 30 janvier

[…]
Quelques secondes plus tard, je me retrouvai donc sur les genoux de mon père, la jupe retroussée, le slip baissé, en train de recevoir une énergique fessée. Je commençai tout d’abord par réfléchir sur la vanité des choses de ce monde, les hauts et les bas de l’existence, la bonne et la mauvaise fortune, puis, la chaleur fondamentale aidant, j’en vins à penser à la reproduction des espèces végétales et animales, à la confection des vêtements d’homme en général et des brayettes en particulier, à la rosée des menhirs, à la barbe des boucs, à l’obscurité des salles de cinéma. Je commençai à délirer et, comme papa s’acharnait à rendre écarlate l’ample surface que j’avais l’honneur de mettre sous ses yeux, je sombrai dans une félicité singulière bien que j’essayasse de me raccrocher comme une bouée à ces paroles : « Tiens bon la rampe… Tiens bon la rampe… » 


1935- 3 février

Comme il ne peut rien faire avec moi, il est retombé sur Mary.
Il y avait du merlan à déjeuner. Mary a eu la fantaisie de mettre un peu de sel dessus (d’habitude nous mettons du sucre, à l’anglaise). Ça a mis papa en fureur, il s’est jeté sur elle et l’a sévèrement corrigée. J’ai regardé attentivement ; ce qui est le plus intéressant, c’est d’observer les changements de couleur de la peau. C’est curieux de voir comme un derrière qui est en général très blanc, presque opalin (je parle pour moi et pour Mary) peut devenir aussi écrevisse qu’une tomate. Ce qui est étrange aussi, c’est de voir la tête que fait la personne fessée. Elle en avait un drôle d’air, Mary. Je me demande si j’avais le même minois, l’autre jour, quand c’est moi qui y étais passée. […]



1935- 13 février

Profitant de mon absence, papa s’est jeté sur Mary parce que la veille elle avait mis trop de confiture sur sa truite, et il l’a tellement assaisonnée qu’elle peut à peine s’asseoir.
Elle enrage.


Raymond Queneau. Les Œuvres complètes de Sally Mara. Collection Blanche, Gallimard. 24-02-1962



"Je m’en allais, digne et satisfaite, car, après tout, j’aime avoir chaud aux fesses.", annonce l'héroïne.
Et vous mesdames, messieurs, connaissez-vous cette satisfaction après la fessée ? Aimez-vous avoir chaud aux fesses ? Trouvez-vous étrange la
tête que fait la personne fessée ? Ou intéressant les changements de couleur de la peau ?
Et surtout
sombrez-vous dans une félicité singulière pendant que vous recevez une bonne déculottée ? N'hésitez pas à témoigner !

mercredi 15 août 2018

Histoire illustrée du Martinet

Ce blog étant le mien, je n’y parle donc que ce qui m’intéresse, et cette fois-ci, je vais vous inviter à prendre connaissance de la genèse et de l’évolution d’un instrument et de la façon dont il sera utilisé. Vous verrez que cela réserve quelques surprises !

Cette fois encore, cet article est né d’un hasard remarquable. Surfant sur Internet, toujours en recherche de nouveautés ou de connaissances supplémentaires sur la fessée, j’ai utilisé  comme souvent un moteur de recherche avec des termes différents et je suis tombé en arrêt sur un article paru sur un site visiblement très marqué « gay ».
L’ai-je précisé ? L’avez-vous deviné ? Fesseur exclusif de femmes, mes penchants ne m’amènent pas du tout de ce côté, mais j’ai toujours aimé dialoguer avec des passionnés, quelque soient leurs options pour pratiquer leur passion, et après tout, chacun fait ce qu’il veut de ses fesses. Je n’étais pas là pour la gaudriole, mais pour la fessée, et ce que je découvrais m’intéressait bien plus que les préférences sexuelles des lecteurs et rédacteurs d’articles de ce site.

Sous mes yeux curieux s’étalait en effet une histoire, assez brève mais bien construite et alimentée de façon judicieuse et presque érudite, du Martinet, que je dois désormais écrire avec une majuscule. Au passage, puisque j'ai découvert que nous avons un nom propre pour désigner l'instrument, en français ce nom ne prend pas de "s" au pluriel ! Bien entendu, cette histoire est quelque peu influencée par les penchants du site où je l’ai trouvé. C’est ainsi qu’on n’y parle pour ainsi dire pas du tout, et c’est un mes rares regrets, de son application vigoureuse sur des fesses féminines.

Par contre, j’ai beaucoup aimé l’ouverture sur les aspects économique et sociaux.
Je me suis alors dépêché de copier et de traduire cet article, d’abord pour moi, et puis au cas où… J’avais bien sûr copié avec le reste le pseudo de l’auteur sur Facebook, mais sans y prêter attention. Sur le moment, tout à l’enthousiasme de ma découverte, je n’ai pas fait de rapprochement.

Plusieurs jours après, en venant regarder les nouveautés sur mon mur Facebook, un nom m’a vaguement dit quelque chose : mais où l’avais-je déjà vu ? Là cette fois, tout s’est éclairé : j’avais en fait retrouvé l’auteur -français !- de l’article parmi mes amitiés Facebook, amitiés en principe toutes basées sur l’amour clairement précisé de la fessée, c’est la condition sine qua non que j’ai instaurée.
J’avais donc « réussi » à traduire en français un article paru en anglais d’un blogueur français ! Quel exploit ! J’ai néanmoins tout de suite envoyé un petit mot à cet amoureux, comme nous tous j’espère sur ce blog, de la fessée, afin de lui demander de faire paraître son article sur mon blog, et quelques jours après, Christophe, puisque c’est de lui dont il s’agit, m’a très aimablement répondu, ajoutant même un petit mot visant à se présenter à tous mes lecteurs, avec possibilité de le contacter. Je vous livre ici cette présentation :
Moi Christophe jeune mec indiscipliné passionné depuis des années par le martinet et regrettant de ne pas avoir connu cette époque où il existait dans toute les familles. Email : survet78@free.fr
Vous trouverez aussi son pseudonyme Facebook en fin d'article .
Avis donc aux adeptes de la fessée lisant ce blog : je crois que si le dialogue se révèle fructueux, les fesses de Christophe pourraient être à leur disposition pour quelques réjouissantes fouaillées.

Je vais même faire mieux : pour les personnes intéressées, mes colonnes sont ouvertes pour y raconter, éventuellement de façon illustrée, les fessées, avec ou sans martinet, que Christophe aura pu récolter grâce à ce blog.

Pour l’iconographie, sachant le malheur bureautique que je viens de connaître, le fait que Christophe ait documenté de façon judicieuse son article me permet de m’en tirer sans trop de difficultés. Toutefois, sachant où trouver rapidement quelques clichés de postérieurs féminins goûtant aux vertus de cet instrument, je me suis permis de compléter en ce sens les illustrations de l’article, en prenant bien garde de toucher à l’essentiel : l’historique. J’ai donc ajouté « ailleurs » que dans l’article de Christophe quelques clichés plus en rapport avec mes propres penchants, mais une fois n’est pas coutume, ces dames hétérosexuelles, et même les autres si elles en ont envie, pourront profiter de la dénudation de quelques derrières masculins.
En attendant de voir si Christophe va pouvoir se faire rougir les fesses comme il y aspire, je vous laisse lire cet article vraiment très instructif et à mon sens très recommandable :





Le Martinet: une histoire
par Christophe Tophe pour Cornertime Confidential https://cornertimeconfidential.wordpress.com/2017/07/07/the-martinet-a-brief-history/

Chapitre I L’invention
Cet instrument fut vraisemblablement inventé par Jean Martinet, un général français (mort en 1672), qui infligea des exercices interminables et épuisants aux troupes de Louis XIV et exigea le respect absolu du commandement. Il aurait préféré l'utilisation d'un fouet à sangles multiples plutôt que d'un instrument d'arrimage avec une seule sangle, qui tendait à tuer les hommes pendant la punition.


(D'après Internet, Martinet est célèbre pour avoir été un instructeur militaire extrêmement strict - si bien, en fait, que son nom a fini par signifier "un rigoriste rigide, quelqu'un qui exige une stricte adhésion aux règles." Sa politique d'entraînement militaire a donné le ton aux armées de la fin du 17ème-18ème siècle. Martinet a créé à partir de l'armée française une machine militaire bien huilée, qui a fait feu et a opéré avec une extrême discipline.)

Chapitre II Jésuites: Punition corporelle pour les garçons





Dans le livre "La Flagellation chez les Jésuites" (1763), nous apprenons que les Jésuites, dans leurs collèges, fouettaient les garçons à l'aide du martinet et fabriquaient de nombreux martinets pour ces flagellations régulières. Les Régents (jeunes Jésuites de 18 à 25 ans) fouettaient tous les jours des garçons pour le plaisir, le caprice ou la vengeance, en toute impunité.
Le Père Préfet prend sa place sur la chaire pour mieux voir et surveiller la fouettée de plusieurs élèves. Un banc lourd, avec une grande surface pour la position de l'élève, était placé au centre de la pièce. Une personne étendait ses bras vers les bras de l'élève et le tenait fermement.
Les culottes de l'élève seraient tirés vers le bas, dénudant son derrière.
Celui qui manierait le Martinet varierait. Il pourrait être un autre élève (ce qui a été interdit plus tard en 1832) ou quelqu'un qui travaille au Collège (jardinier, marmiton, balayeur ...) ou une personne payée pour ses services vivant près du Collège.
La punition infligée aux étudiants, parfois jusqu'à l'âge de 25 ans, était de 60 à 80 "coups" (rarement 40), mais il était courant que le nombre de 300 coups, même 400, soit atteint. Les marques pouvaient être apparentes jusqu’à 2 semaines après l'utilisation du Martinet!
Pour délivrer une punition plus cruelle, celui qui administre Le Martinet laisse environ 2 longues secondes entre deux frappes, afin de laisser le temps à la douleur de se propager et de permettre à celui qui administre la punition un coup plein, plus douloureux.

Chapitre III  Première Guerre mondiale: un outil pour les soldats


On a fourni aux soldats de la Première Guerre Mondiale un Martinet dans leur paquet de l'armée pour leur tour de service. Ce Martinet servait à enlever la poussière et la boue qui pouvaient s'accumuler et sécher sur leurs uniformes, ou pour dégager les couvertures de la vermine qui fleurissait dans les tranchées.



Un numéro d'enregistrement est gravé sur la poignée en bois sur celui de la photo ci-dessus.Chapitre IV XXe: Une tradition est née


Dans l'édition de 1934 du célèbre Dictionnaire Larousse, le mot "Martinet" est clairement décrit avec une image :
“Sorte de fouet formé de plusieurs brins de corde ou de cuir, pour battre les habits, les meubles, ou corriger les enfants.”
Les Martinets étaient faits par les cordonniers ou les parents eux-mêmes.


"C'est un survivant!" Père Fouettard

"Père Fouettard" était un sinistre personnage légendaire qui accompagne Saint Nicolas sur ses tournées de Noël. A partir du 6 décembre ou de la veille, Saint Nicolas distribue des cadeaux aux bons enfants, le père Fouettard administre le Martinet aux méchants.


Dans la littérature française pour la "jeunesse", les garçons étaient grondés et avertis, le Martinet à la main (ici la série “Signe de Piste”, NdT.).
Dans la littérature pour la jeunesse (“Comtesse de Ségur”, “Suceur de Pouches”, “La guerre des boutons”, “Signe de Piste”), le Martinet était souvent présent et utilisé expressément pour punir les garçons (et en effet jamais les filles : Sophie connaissait peut-être le Martinet avec sa mère, mais était fouettée avec des verges par Mme Fichini, et non par un Martinet, mais très rares sont les scènes en dehors de la Comtesse de Ségur où les filles sont fouettées, ou même juste fessées, ce qui indique un sexisme certain et totalement injuste dans la punition ! Ce sexisme se retrouve de manière évidente et révoltante dans la série « Jalna », de Mazo de la Roche, où pour une même faute commise ensemble le garçon est très durement fouetté quand la fille a pour seule punition d’avaler une gorgée de potion amère ! Dans la même série, on retrouve plusieurs fois des garçons fessés ou fouettés juste pour passer les nerfs des adultes sous un prétexte futile, alors que les filles ne sont jamais inquiétées sur ce point. NdT.).


Chapitre V Après la Seconde Guerre mondiale: le "marché de masse"

Suzanne Marache, de Fétigny, dans le centre de la région de Morvan en France, a commencé à faire des Martinet en 1949. Elle a façonné les lanières de cuir, qui ont ensuite été clouées, un à un avec le marteau sur les manches en bois de hêtre. Marache a vendu jusqu'à 1000 martinets par jour jusqu'à environ 2000, quand elle est morte à l'âge de 82 ans. C'était un travail très fastidieux, parce que tout était manuel. Il fallait clouer chaque lanière sur le manche en bois jusqu’à en fixer dix. Un clou dans une main, le marteau dans l'autre. Et deux autres clous étaient nécessaires pour faire un Martinet fini. Les Martinet de Marache étaient tous identiques, un manche jaune et des lanières de cuir noir.
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Marache, appréciée en raison de sa réussite, et pourtant toute seule dans la gestion de son entreprise, fière de ses outils, a eu son moment au soleil quand elle a été vue à la télé. Érick et Catherine Meunier ont continué l'activité Marache avec plus d'articles dédiés aux sex-shops. Mais ils ont arrêté de les fabriquer en 2012.


Des années 60 aux années 80, la plupart des familles en avaient un à la maison pour punir les enfants. Il n'était pas rare de trouver le Martinet accroché en évidence sur le mur de la cuisine, près de l'entrée, dans la cave, dans le garage, et parfois dans la chambre à coucher. Pour les enfants, c'était très humiliant, surtout s'il n'y avait pas de chien vivant dans votre maison.


La plupart du temps, il servait principalement à menacer l'enfant qui avait été vilain. Paradoxalement, il a été trouvé dans les magasins de jouets. Mais plus souvent, les parents pouvaient les acheter dans les quincailleries partout en France.

Juste installé là au magasin de matériel
En attente d'un garçon
qui se conduit mal
(encore une fois ce sexisme ! NdT.)

Vous pouvez acheter À LA FOIS une brosse à cheveux et le Martinet dans ce magasin utile!


Chapitre VI Aujourd’hui
De nos jours, les Martinets sont beaucoup moins visibles. Curieusement, ils peuvent toujours être achetés mais dans les animaleries. Les lanières sont devenus plus légères, colorées, moins épaisses et pas toujours en cuir.
Pour ceux qui ont connu le Martinet, il y a une grande nostalgie pour cet instrument de punition.
Pour me contacter, Facebook: Christophe Tophe 




Alors, avez-vous connu cet instrument de punition ? Le connaissez-vous encore aujourd’hui ? Aimeriez-vous le connaître sinon ?
N’hésitez pas à faire part de votre avis en commentaire, ou à m’écrire un message personnel sur mon blog et à vous servir des coordonnées de Christophe pour en discuter, avec moi ou avec lui.
Finissons par quelques photos
qu’il m’a plu de rajouter de Martinet associé à des fessiers féminins (on ne se refait pas…).




vendredi 4 mai 2018

La culotte de feuilles (Jacques Serguine, 1992)

Jacques Serguine est un auteur que tout adepte ou personne curieuse de la fessée se doit d’avoir exploré. Personnellement, je ne trouve pas que son Éloge de la fessée, essai de démonstration quasi-philosophique, soit vraiment celui de ses ouvrages par lequel il faut commencer en raison de son style volontairement précis et détaché, mais assez alambiqué. Non, si vous voulez des émotions, des situations insolites, allez plutôt explorer ses romans : ceux que je vous cite ci-dessous devraient vous fournir de multiples occasions de vous réjouir.

Jacques Serguine


Né en 1934 à Neuilly, Jacques Serguine, nom de plume de Jacques Gouzerh, est remarqué très jeune par Jean Paulhan qui publie ses premiers textes dans La Nouvelle Revue française. En 1959, son premier roman, Les Fils de Rois, inaugure la collection Le Chemin (Gallimard), et rate d'une voix le Prix Médicis, derrière Claude Mauriac.
Assimilé au mouvement littéraire des Hussards (mouvement littéraire français des années 1950 et 1960 proclamant que « l'art pour l'art est un appel stérile à la liberté », qui s'opposa à l'existentialisme sartrien alors tout-puissant, qui portait l'amour du style et l'impertinence en étendard, et dont le noyau dur du mouvement compte Antoine Blandin, Michel Déon, Jacques Laurent (autre adepte notoire de la fessée sous le pseudonyme de Cécil Saint-Laurent, dont je vous ai déjà parlé dans ce blog) et, pour chef de file, Roger Nimier, dont le roman Le Hussard Bleu a donné son nom au mouvement), il déclinera l'invitation par convictions politiques.
Son quatrième roman Mano l'Archange, bien qu'unanimement salué par la critique, se voit interdit à la vente pour "atteinte aux bonnes mœurs".
Il est par ailleurs l'auteur du scénario original du film La Fiancée du Pirate de Nelly Caplan, avec Bernadette Laffont.

 Affiche du film "La Fiancée du Pirate"

En marge d'une œuvre littéraire remarquée et consacrée à l'aspect sensuel des rapports humains, Jacques Serguine est aussi l'auteur des célèbres Cruelle Zélande (1978) et Éloge de la fessée (1973) dont on a pu dire qu'il a donné des lettres de noblesse à cette fantaisie érotique, mise en avant dans d’ autres ouvrages comme Délit du corps (1998), L'Été des jeunes filles (2006), avec son deuxième volet L'Attendrisseur (2007), et La Culotte de feuilles (1992) dont je vous présente ici un extrait qui se situe en amont des principaux épisodes du roman (les aventures et mésaventures d’une jeune femme est débarquée sur une île tropicale pour cause d'excès de sensualité!) dont voici un résumé :

Débarquée sur une île prétendue déserte, la jeune Sandra découvre, sous les nuits chaudes des tropiques, l'ivresse des sens. Paresse, indolence, volupté, les sensations s'effeuillent au gré du désir et des caresses, avec des partenaires étranges, complaisants, dominateurs. D'une innocente perversité, en simple tenue d'Eve, l'héroïne se livre, s'abandonne à des ébats torrides et s'invente de nouvelles jouissances. Érotique et exotique, une invitation au plaisir...

Mouais… Ce que je peux vous mentionner, c’est que l’ivresse des sens prendra souvent pour Sandra la physionomie d’une bonne fessée cul nu ! La particularité de cette jeune personne est que la fessée, si elle est poursuivie assez longuement, la conduit immanquablement à l’orgasme, quelque soit son opposition mentale, la cuisson dont souffre son postérieur ou la quantité de larmes versée, particularité dont l’extrait présenté ici se fait l’écho.
Bonne lecture !

La couverture de l'ouvrage original (1992)

La culotte de feuilles

(L'amant)

Et moi j'avais aussi un con d'amant, il y a déjà longtemps, qui adorait me fesser. Mais jamais quand, par exemple, on était nu, sur le point ou plus ou moins en train de faire l'amour, de sorte que cela aurait été un jeu parmi d'autres. Non, trop simple, je suppose. Avec lui, il fallait se trouver déjà devant la porte du palier, on sortait pour aller chez des amis, ou voir un film ou découvrir un nouveau restaurant. Je m'étais faite toute belle, comme une dame qui serait une jeune fille, avec, par exemple encore, mon chemisier en soie sans manches, des dessous de soie, une minijupe en velours, et les craquantes petites bottes en cuir noir qu'on portait à ce moment-là. Et d'un seul coup :
- Attends...
Il m'attrapait par le coude, se laissait choir sur le premier siège venu et me couchait sur ses genoux. Ça me mettait dans une telle fureur, que je hurlais, me tortillais comme une anguille pour arriver à me redresser. J'aurais voulu le tuer, justement parce que j'étais si belle et si... digne. Mais il me maintenait sans peine, par les muscles il était le plus fort, sinon par sa cervelle de crétin. Alors voici ce que je veux raconter. C'est qu'à la seconde même où il m'avait remonté ma minuscule jupe au-dessus des reins, à l'instant surtout où il m'avait épluchée de ma culotte, qu'il descendait sur les cuisses, je cessais de bouger, fût-ce d'un millimètre, ne proférais plus un mot ni un son. Comme si... je n'en avais plus envie. Il me fessait à m'en faire pleurer à chaudes larmes, à me mettre le derrière en éruption, et moi, j'acceptais ça, on aurait dit que je trouvais ça bien. Je ne peux pas l'expliquer vraiment. On aurait dit qu'à partir du moment où, moi qui étais une jeune fille très élégante et très sexy, une dame en un sens, il m'avait déculottée, mis le derrière comme à un bébé, alors j'étais un bébé. On donne leur fessée aux bébés, et eux la reçoivent et n'ont pas voix au chapitre et c'est tout. Il y a une autre vérité, qui est que pour eux, les bébés, cela semble terriblement protégeant et rassurant d'être fessé. On a toujours mérité une fessée, de façon ou d'autre, et que l'on vous l'administre légitime l'ensemble de l'existence, et confirme dans la plus chaleureuse intimité l'équilibre général du monde.
Moi, je devais avoir le cul à peu près de la couleur des cerises, et, cela va de soi, quoique j'aurais préféré crever que de l'avouer à l'époque, je jutais comme une laide. Alors mon crétin me remontait ma culotte, une admirable, toute propre, que je venais juste de choisir et de passer :
- On y va ?
C'était vraiment un con, et même pas très bon baiseur, trop expéditif, trop personnel. Mais pour le reste, pour ça, je lui étais attachée. Au fond le sentiment d'être un bébé est merveilleux, quand justement on n'en est pas un. On arrivait chez ces amis ou ailleurs, et tout en jouant à la dame, en bavassant de tout et de rien, j'avais cette conscience très secrète et bouleversante d'appartenir à quelqu'un, d'être, par là, quelqu'un moi aussi, contrairement à ce que l'on dit de la dépendance. Le derrière me cuisait encore, ma petite culotte était toute poisseuse et, par moments, de lents spasmes me faisaient onduler la matrice. J'existais, j'étais liée à quelqu'un qui de façon partielle et partiale, détournée si l'on veut mais très réelle, me connaissait.


La couverture du format poche (1994)
Mesdames, ou messieurs, c'est le moment de témoigner : la fessée vous fait-elle régresser à l'état de bébé ? Pour vous, est-il terriblement protégeant et rassurant d'être fessé(e) ? Et à l'instant on vous épluche de votre culotte, descendue sur les cuisses, cessez-vous de bouger ? Et mesdames, avez-vous été assez longuement fessée pour "juter comme une laide", si toutefois vous ne préférez pas crever que de l'avouer ?

J'aimerais dédier cet article à une adepte de la fessée dont, si on la croit, l'entrejambe ne reste pas indifférente à la pratique, mais qui a dû subir trop longtemps un "con d'amant" à "la cervelle de crétin", "un con, et même pas très bon baiseur" qui a failli la dégoûter de la pratique. Elle se reconnaîtra. En attendant de pouvoir la rencontrer un jour, je lui souhaite de beaux rêves...